Nous demandons souvent à nos enfants de se calmer mais finalement, leur a-t-on appris comment se calmer ? et leur a-t-on expliqué les avantages à retrouver leur calme ?
A quoi ça sert d’être calme ?
Jeanne Siaud-Facchin décrit les bénéfices de cette sérénité intérieure :
Etre calme, c’est s’apaiser, c’est faire baisser l’anxiété, souvent à l’origine de l’agitation. Ce qui permet de se sentir mieux, de retrouver la possibilité de réfléchir, de se concentrer, d’être attentif à ce qui se passe. De mieux agir, de façon plus adaptée. De ne pas être débordé. Et retrouver une incroyable énergie.
Quand on est calme, on peut :
- agir intelligemment car l’impulsivité peut avoir des conséquences gênantes
- réfléchir vraiment en faisant de la place dans notre esprit
- se sentir mieux car retrouver son calme, c’est « comme une grande porte qui s’ouvre sur un endroit lumineux »
3 exercices pour entraîner les enfants à retrouver leur calme
Avant de passer aux exercices pratiques, il est important de rappeler qu’entraîner les enfants à retrouver leur calme ne peut se faire qu’en prévention, dans les moments de calme, en dehors des tempêtes émotionnelles !
1. La conscience du souffle
Cet exercice est un pilier de la pleine conscience pour apprendre à se poser. La méditation sur le souffle consiste à se relier aux sensations de la respiration : à l’inspiration, je sens que j’inspire; à l’expiration, je sens que j’expire.
Je le sens dans mon ventre qui bouge, dans ma cage thoracique qui se soulève puis se rétracte, dans mes narines avec le passage de l’air. Je ne change rien à ma respiration, je ne modifie rien, je ne cherche pas à la manipuler pour la rendre plus ample, plus profonde, plus lente.
Je me contente de la percevoir sensitivement et de m’appuyer sur son rythme, sur sa fréquence, sur sa présence en moi. Inspiration après expiration, instant après instant.
C’est tout, oui c’est tout.
Les bénéfices de cette méditation sur le souffle sont nombreux : la pression sanguine diminue, le rythme cardiaque se ralentit, les décharges de stress s’apaisent.
Je pratique cette méditation tous les matins pour ma part (en même temps que la position du bonjour dont je parle dans cet article). Je l’avais enseignée à une jeune fille de 5° avec laquelle je travaille pour la calmer avant et pendant ses contrôles de maths. Elle m’a dit qu’elle s’en était servie quand elle avait commencé à paniquer devant sa copie lors du contrôle.
2. Le derviche tourneur
Il s’agit ici de faire vivre à l’enfant l’alternance du mouvement puis du calme.
Le principe :
- Proposer à l’enfant de tourner rapidement sur lui-même, en l’incitant à rester attentif pour ne pas tomber.
- Dès qu’il s’arrête, lui demander comment il se sent et comment ça fait dans son corps, dans sa tête, à l’intérieur de lui.
Il est fort probable qu’il vous dise qu’il se sent bizarre, que la tête lui tourne et que tout semble continuer à tourner en lui et autour de lui. La sensation n’est normalement pas très agréable.
- Inviter l’enfant à s’asseoir, à fermer les yeux, à respirer quelques quelques instants en prenant conscience des mouvements de sa respiration
- Lui demander d’ouvrir les yeux sur une lente et profonde inspiration
- Lui demander de partager son ressenti, de parler de ses sensations
Normalement, l’enfant parlera de tranquillité, de douceur, de bien-être.
- L’aider à prendre conscience du contraste entre mouvement et pause.
L’objectif est que l’enfant palpe la différence et comprenne que les sensations associées au fait de tourner sur lui-même sont les mêmes que celles qui l’envahissent quand il est énervé, en colère, excité, stressé. Et que c’est pour cette raison qu’il ne peut pas réfléchir dans cet état.
On peut alors expliquer à l’enfant à quoi ça sert de retrouver son calme, quels en sont les avantages et lui redemander comment il a fait pour passer de l’agitation au calme en lui.
Lui poser des questions :
- Si tu avais un problème de maths à faire, quel état serait le plus confortable, le plus efficace ?
- Est-ce que tu arriverais à réfléchir quand ton esprit est agité ?
3. Stop-feel-go
Cet exercice se fait en 3 temps : pause/ je suis présent à moi-même/je me remets en marche.
1 – Stop
L’enfant s’arrête de penser, de bouger, de parler, de décider. Il ne fait que ressentir, accueillir les stimuli externes, il laisse passer ses pensées sans s’attarder sur elles comme si elles ne faisaient que passer devant lui, à la manière de trains ou de voiture.
2 – Feel (pour ressentir)
L’enfant ressent :
ce qui se passe dans son corps (la cage thoracique qui se soulève, le coeur qui bat, les tempes qui battent, la déglutition…),
quelles sensations sont là (chaud, froid, odeur, son, cheveu qui chatouille…) ,
quelles émotions il peut percevoir (à l’aise, soulagé, plein d’énergie, impatient, impuissant…)
3 – Go
C’est parti : l’enfant peut à nouveau agir, répondre, bouger, décider. Cette fois, il sera capable d’agir en ayant vraiment pris conscience de la situation, de ses émotions, de l’environnement qui l’entoure.
"Agir est très différent de réagir. C’est vraiment à ce moment-là qu’on passe de la réactivité à la réponse adaptée. – Jeanne Siaud-Facchin"Article recommandé par Art&pedacoaching – Source http://apprendreaeduquer.fr